Réponse anticipée aux pourfendeurs de tous poils

Les personnes qui auraient vu dans ce texte (voir "O Mystère") autre chose que la sombre expression d’un humour sans amour seraient dans le vrai.
Seulement, la frénésie qui s’empare d’un auteur, si obscur et dénué de talent soit-il, doit s’étancher au pris d’efforts considérables, d’autant que ces compulsions scribouillardes ne se manifestent que trop rarement en dehors des heures ouvrables. Il prends donc négligemment du temps sur ses quotas de production industrielle pour s’adonner à son vice roi.
Dans une société pour laquelle la valeur ajoutée à l’homme par la création de richesses, (dignes de compétition sur le marché des biens et services), revêt toutes les apparences d’un passeport pour le bonheur, considérons donc à juste titre, que cet être vil et sale sacrifie son bonheur au nom de la cause littéraire.
J’en vois déjà ricaner, pouffer dans la promiscuité palmaire de leurs doigts vérolés : « mais on t’as rien d’mandé ! pi t’es nul alors on s’en bat de ta littérature ! »

Ce à quoi je réponds d’un « oui, heu… » flamboyant qui se déploie tel l’albatros atterrissant sur la steppe brune du nord de Melun. Oui, c’est parfaitement inutile pour qui a oublié sa nature, la polarisation de ses cellules, l’énergie, le Ki, la Force, le doux ronronnement de l’intuition, la douceur des tapis de bain. C’est parfaitement inutile pour celui qui, hagard dans le désert de son inculture crasse, se touche le zob en caressant le dernier Paolo Coehlo, ce chantre du grand œcuménisme des forces vives.
Bon, puisqu’il faut s’en prendre à quelqu’un, choisissons P.Coehlo…ou doc Gynèco, ou Johnny H.ou Manu Chao, enfin bref, des types pour qui le bonheur risque d’être vraiment simple comme un coup de pine.
Oui, car « ces gens là » (pour reprendre une terminologie fort à propos), madame, sont des prosélytes convaincus qui prêchent comme des ânes dans une porcherie.
Et voila revenir à la charge les multitudes accablantes des démocrates oublieux !
Oui, c’est inadmissible de charger la mule à des baudets de la culture, car moi-même, après tout, ne suis-je pas inévitablement le con de quelqu’un ? Ne laboure-je pas moi-même, à mes heures, les champs de mon ignorance autosuffisante ? Mais qui suis-je donc à la fin ?!!

Un petit écriveur sans maison et sans clan, qui n’a pas le sida, pas même un cancer ou un truc ou quelque autre logiciel anti-quolibet, pas d’appuis, pas de piston, pas de carnet d’adresse pas de livre d’or… Pas de parent à consonances conniventes dont l’insigne réputation m’aurait épargné toute considération authentique.

Non, vraiment juste un stylo…et la morve au nez.

Niko Biro © 2006

Photo published by Trek Earth

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